Étudiez les prévisions météo & les marées sur l'archipel de Molène et déterminez le jour idéal afin de réaliser votre excursion dans les meilleures conditions !
Celles-ci se font généralement avec une houle inférieure à 1,7m (sauf si la période de celle-ci est supérieure à 10 sec), et des vents ne dépassant pas 20 nœuds en rafales.
LE VENT & ses secteurs
Tous les secteurs de vents peuvent être localement contraignants s'ils sont soutenus et opposés au courant.
Ainsi, des vents nord-ouest ou nord vont rendre la sortie du port de Lanildut ou le passage de la pointe de Corsen très compliqués...
Un vent d'est ou nord-est, (et donc la plupart du temps opposé à la houle) va engendrer une mer de plus en plus agitée à mesure que
l'on s'éloigne de la côte, ne nous permettant par exemple pas d'atteindre Molène, le nord de l'archipel, ou Ouessant.
À l'inverse, des vents soutenus de secteur ouest ou sud-ouest rendent la partie sud de l'archipel difficilement praticable (sortie du Conquet, phares des Pierres
Noires...)
LE COURANT de marée
Véritable point de rencontre des eaux de la Manche et de l'Atlantique, la mer d'Iroise est continuellement
soumise aux courants de marée. Pour schématiser, à marée montante, les eaux de l'Atlantique viennent s'engouffrer dans la Manche, tandis qu'à marée descendante, cette dernière se
"vide" dans l'Atlantique...
La puissance du courant varie selon les coefficients de marée. En effet, une marée dure quoiqu'il arrive environ 6 heures. C'est à dire que la mer va monter pendant 6
heures, puis redescendre en autant de temps. Mais plus le coefficient de marée va être important, plus la différence de hauteur d'eau entre marée basse et marée haute va être importante... C'est
ce que l'on appelle le marnage.
Avec un coefficient de 25 par exemple, le marnage sera d'un peu moins de 2 mètres en mer d'Iroise. En revanche, un coefficient de 115 va engendrer un marnage de près de 8 mètres ! La marée durant
dans tous les cas 6 heures, la masse d'eau déplacée est considérable lors des gros coefficients, et les courants sont donc par définition beaucoup plus
forts.
Les nombreuses pointes qui jalonnent la côte, et les ilots de l'archipel de Molène agissent comme
autant d'obstacles à ce courant.
Lorsque cette masse d'eau s'engouffre entre deux îles ou se retrouve déviée / étranglée au passage d'une pointe, son flux s'intensifie (effet Venturi) et sa
surface est charriée... C'est pourquoi la mer est toujours plus ou moins agitée après le passage des "obstacles", alors qu'elle peut-être d'un calme extrême avant cela.
Voir le schéma suivant :
LA HOULE, sa hauteur & sa période
La pointe finistérienne est aux premières loges de la houle venant du large, et celle-ci est
quasi omniprésente.
La hauteur de la houle peut varier considérablement. Lors des tempêtes hivernales, elle peut dépasser les 15 mètres... En été en revanche, elle peut parfois rester inférieure à 1
mètre durant plusieurs jours, autrement dit, à peine perceptible...
Peu de surprises concernant son secteur... En mer d'Iroise, la houle vient généralement "envelopper" les îles, venant du nord-ouest dans la partie nord de l'archipel, et de
l'ouest / sud-ouest dans la partie sud.
Le paramètre le plus important à prendre en compte concernant la houle est sa période.
On parle de houle "courte" lorsque sa période est inférieure à 9 secondes. Les vagues sont alors relativement rapprochées et plus leur hauteur va être importante, plus la
mer va être "hachée", voire déferler au niveau des crêtes s'il y a du vent par dessus...
On parle en revanche de houle "longue" lorsque sa période est d'au moins 12 secondes. Les vagues sont alors beaucoup plus amples et espacées. Il s'agit généralement d'une
houle venant du large.
La navigation peut être complètement possible avec une houle de 3 ou 4 mètres si sa période est de 14 ou 15 secondes... En revanche, elle peut-être chaotique avec une modeste houle de 1,70m mais une période de 6 ou 7 secondes !
Combinaison de facteurs...
En résumé, nous avons en permanence un oeil sur les marées ainsi que les prévisions de vent et de houle.
Malgré que notre programme d'excursions soit établi à l'avance, celui-ci reste théorique.
Nous sommes régulièrement amenés à l'adapter aux conditions du moment, particulièrement lors des gros coefficients de marées.
Si par exemple ceux-ci sont combinés à un vent de nord, nous allons privilégier de sortir à marée descendante, afin que vent & courant soient dans le même sens (inversement avec un vent de
sud, où nous privilégierons des sorties à marée montante).
Les petits coefficients de marées nous laissent quant à eux un peu plus de souplesse, et nous en profitons généralement pour proposer les excursions les
plus complexes (route des phares, journée grand large & balade Iroise).
L'excursion nous causant le plus de tracas étant bien sûr la tant convoitée route des phares. En effet, celle-ci nous mène bien plus au large que les autres, avec la traversée du
célèbre courant du Fromveur à deux reprises, ainsi que le passage au nord-ouest d'Ouessant... Le vent doit être inférieur à 10 nœuds, la houle ne doit pas excéder 1,2m, et les coefficients de
marée doivent être au plus bas. Car même si tous les paramètres sont réunis, vous pouvez être sûrs de vous faire quelque peu "secouer" à l'approche de La Jument, aux abords de Nividic et du
Créac'h, ou au pied de Kéréon ou Le Four...
Mais un dernier paramètre, quasi imprévisible celui-ci, est notre pire ennemi : la brume !
Même si l'on sait qu'elle est particulièrement à craindre lorsque les températures sont anormalement élevées (notamment les premières chaleurs en début de saison), on ne sait jamais quand elle va tomber ni combien de temps elle va persister... Et tant qu'elle ne se dissipe pas, vous pouvez être certains que notre semi-rigide ne prendra pas la mer...